[Film] Anastasia de Anatole Litvak (1956)

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  • Titre original : Anastasia
  • Année : 1956
  • Pays: Etats-Unis
  • Genre : Drame
  • Réalisation : Anatole Litvak
  • Scénario : Marcelle Maurette, Guy Bolton, Arthur Laurents
  • Producteur(s) : Buddy Adler
  • Production : Twentieth Century Fox
  • Interprétation : Ingrid Bergman (Anna Koreff /La grande-duchesse Anastasia Nikolaevna), Yul Brynner (général Sergueï Pavlovitch Bounine), Helen Hayes (impératrice douairière Maria Fedorovna), Martita Hunt (Baronne Elena von Livenbaum), Akim Tamiroff (Boris Adreivitch Chernov)…
  • Durée : 1h45

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Avis

★★★★★

L’histoire de la destinée tragique des derniers Romanov est connue. L’énigme qui forgea la légende d’Anastasia aussi. Selon celle-ci, la plus jeune des filles du Tsar Nicolas II, la grande-duchesse Anastasia, aurait rescapé au massacre de sa famille organisé par les Bolcheviks en 1918. Elle aurait ensuite vécu sous une identité d’emprunt, amnésique.

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A gauche, la grande duchesse Anastasia Nikolaevna; A droite: Anna Anderson

___Dans les faits, il y eut bien le cas d’Anna Anderson, une jeune femme découverte à Berlin alors qu’elle était sur le point de se suicider. Internée dans un asile, elle prétendit être la véritable Anastasia et contribua à alimenter l’une des plus grandes énigmes (et polémique) du siècle dernier. Tour à tour reconnue et désavouée par certains anciens membres la Cour Impériale russe, la controverse entourant son identité courut de nombreuses années. Il faudra attendre les années 2000 et les résultats de nouvelles expertises ADN pour mettre un terme définitif aux spéculations et rumeurs les plus folles concernant l’hypothétique survie d’Anastasia.

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En 1994, des analyses ADN excluent tout lien de parenté entre Anna Anderson (décédée en 1984) et les Romanov.

L’histoire authentique et controversée d’Anna Anderson inspira d’abord la pièce de théâtre Anastasia écrite par Marcelle Maurette en 1955 et dont la Fox acheta par la suite les droits. Hollywood s’est ainsi emparé du sujet pour en livrer en 1956 sa version romanesque et romantique.

___Paris, 1928. Un groupe de Russes exilés et ayant jadis côtoyé les Romanov, projettent de récupérer la fortune du tsar Nicolas II, conservée en Angleterre. Pour exécuter ce projet, les trois complices, menés par Bounine (Yul Brynner), ne connaissent ni scrupules ni morale. Ils comptent ainsi tirer profit de la rumeur selon laquelle la plus jeune des filles du tsar, la grande-duchesse Anastasia, aurait réchappé au massacre avant de s’enfuir sous une fausse identité. Leur plan est simple : trouver une jeune fille ressemblant à la disparue afin de la faire passer pour cette dernière et mettre ainsi la main sur l’héritage dormant dans les banques anglaises.

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En quête de la candidate idéale pour ce rôle et après de longues recherches infructueuses, ils finissent par croiser la route d’Anna Koreff (Ingrid Bergman), une jeune femme vaguement ressemblante à la duchesse et dont le nom et le passif ne leur est pas tout à fait inconnu. Les bruits courent en effet à travers l’Europe selon lesquels la jeune émigrée amnésique qu’ils ont devant eux aurait déclaré au cours d’un séjour dans un asile être la grande-duchesse Anastasia. Après avoir empêché l’inconnue de se jeter dans la Seine, ils lui proposent donc de se glisser dans la peau de celle qu’elle prétend être.

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D’abord craintive et réticente, Anna se laisse finalement convaincre. Il faut dire que la prétendante dispose de plusieurs atouts pour le rôle ainsi que de certains éléments troublants pouvant accréditer son discours et donc servir le plan des conspirateurs. Outre sa ressemblance physique avec la disparue, son amnésie et son intelligence en font une Anastasia parfaitement crédible. Forts de leurs connaissances de la Cour Impériale qu’ils ont fréquentée de près, les trois complices entament alors une révision complète de l’éducation de leur élève afin qu’elle se fonde dans le rôle. Les séances d’apprentissage s’enchaînent à un rythme effréné : leçons de maintien et de bonnes manières, cours de musique et de danse, passage en revue de la généalogie de la famille impériale…

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Anna Koreff (Ingrid Bergman) poursuivant son apprentissage sous l’oeil attentif de Bounine (Yul Brynner)

Pour tenir le change, Anna doit s’approprier toute une histoire et une longue série d’anecdotes, de noms et de détails. Bounine se montre un professeur aussi exigent qu’intransigeant. Il sait que dans son entreprise périlleuse, il n’y a pas de place au hasard ni aux approximations. Dans ce scénario monté de toute pièce, Anna n’a pas droit au moindre faux pas. Mais le trio se trouve peu à peu pris à son propre piège. Et si Anna Koreff était réellement Anastasia ? Plusieurs évènements et éléments troublants sèment en effet bientôt le doute dans l’esprit de Bounine. L’homme calculateur et sans scrupules qui pensait exploiter la crédulité des partisans des Romanov pour mettre la main sur l’héritage tombe bientôt amoureux malgré lui de la créature qu’il a façonnée.

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___Que ce soit pour son casting impeccable (aussi bien dans le choix des têtes d’affiche que les seconds rôles), son rythme parfaitement maitrisé de bout en bout, la romance savamment dosée, ou les touches d’humour qui émaillent le film, « Anastasia » est un film qui mérite assurément d’être vu. Ceux qui ont d’abord vu le célèbre film d’animation éponyme réalisé en 1997 par Don Bluth et Gary Goldman seront à n’en pas douter surpris par les similitudes manifestes entre le dessin animé et le film de 1956.

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A gauche: la version animée « Anastasia » de 1997; à droite: celle de Litvak de 1956.

La version animée semble en effet multiplier délibérément les références et les hommages à l’oeuvre d’Anatole Litvak, produite d’ailleurs elle aussi par la Fox. Que ce soit dans la physionomie de certains personnages (en particulier le personnage excentrique de la « demie-cousine de l’Impératrice » (Sophie), qui rappelle la toute aussi sémillante Baronne von Livenbaum (Martita Hunt) pour ne citer qu’elle), les tenues ou certaines séquences toutes entières, impossible de ne pas faire le parallèle entre les deux oeuvres tant les similitudes sautent aux yeux du spectateur.

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Extrait du dessin animé « Anastasia » (1997). On aperçoit à gauche le personnage de Sophie, demi-cousine de l’impératrice, elle-même représentée à droite de l’écran.

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Anastasia aux côtés de l’impératrice dans la version animée de 1997.

A l’exception notable de Raspoutine, figure absente du film de 1956 (et pour cause, le prédicateur à la réputation sulfureuse a été assassiné en 1916), il est aisé de redistribuer les rôles et de repérer dans quelles mesures Bluth et Goldman ont puisé dans le film de Litvak l’essentiel de leur matière.

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Bounine (Yul Brynner) en compagnie de la baronne von Livenbaum (Martita Hunt)

Dans ce dernier, Yul Brynner campe un escroc débordant de charisme et de charme, qui derrière une placidité apparente, se laisse finalement malgré lui attendrir par la jeune femme perdue qu’il a prise sous son aile. En dépit de ce qu’il veut laisser paraître et sans se départir de son flegme, la carapace de froideur dans laquelle il s’enferme finit par se fissurer. Et on comprend bientôt que ce n’est plus l’appât du gain qui motive ses actes mais des sentiments plus chevaleresques et un coeur plus noble. Impossible de rester insensible à son interprétation sans fausse note et toute en prestance, où ses talents d’acteur (de danseur et de musicien !) rivalisent avec sa séduction naturelle.

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Bounine (Yul Brynner)

Jusqu’au bout, l’oeuvre de Litvak parait s’employer à entretenir le doute sur l’identité d’Anastasia, aussi bien dans l’esprit de l’entourage de la duchesse que dans celui du public. Si chaque personnage semble avoir son avis sur la question, il demeure impossible au spectateur d’affirmer avec certitude s’il est face à la vraie princesse miraculeusement rescapée ou à une usurpatrice, qui a force de se raconter des histoires a fini par croire en ses mensonges.

___L’autre intérêt majeur du film de Litvak, et à juste titre souvent mis en avant par la critique, repose sur sa valeur symbolique et la place qu’il occupe dans la carrière d’Ingrid Bergman. A l’époque, l’actrice est empêtrée dans un scandale retentissant. Tombée amoureuse quelques années plus tôt de Roberto Rossellini au cours de la préparation du film Stromboli (1950), elle quitte mari et enfant pour l’épouser alors qu’elle est déjà enceinte de lui. L’Amérique ne lui pardonnera pas sa conduite. La ligue pour la vertu appelle au boycott de ses films. Contrainte à l’exil en Europe, la star déchue est proscrite d’Hollywood et ralentit le nombre de ses apparitions. Le film « Anastasia » marquera son grand retour à Hollywood. L’oeuvre peut d’ailleurs être intégralement analysée sous le prisme de la renaissance : celle de l’actrice comme du personnage qu’elle interprète. Véritable métaphore du passage de l’ombre à la lumière, Anastasia peut être vu comme la fable narrant le retour en grâce et sous les projecteurs de l’actrice et de son personnage.

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L’histoire d’Anna, jeune femme perdue qui tente de recouvrer son identité trouve dès lors une résonnance toute particulière chez l’actrice, tant elle semble faire directement écho à sa situation personnelle. Impossible en effet pour le spectateur de ne pas voir dans le parcours d’Anna un parallèle direct avec la vie d’Ingrid Bergman. Le récit de la quête d’identité de son personnage pouvant être appréhendé comme celui de la reconquête de son statut et d’Hollywood par l’actrice. Sous cet angle, la méfiance de la noblesse russe envers Anna fait écho à celle d’Hollywood envers Bergman. Et l’impitoyable Impératrice douairière (Helen Hayes) dont le jugement conditionne le devenir d’Anna devient le miroir de la férocité de l’usine à rêves qui fait et brise les carrières.

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L’impératrice douairière (Helen Hayes) observant depuis sa loge celle qui prétend être Anastasia.

A l’instar de son personnage qui doit convaincre ses interlocuteurs de sa sincérité, l’actrice doit faire ses preuves auprès des spectateurs. La détresse et la détermination du personnage se confondent avec celles de l’actrice. Les rôles se fondent et se répondent en continu, portés à chaque instant par la beauté aristocratique d’Ingrid Bergman et la qualité de son jeu. Anastasia sera un succès commercial. Et l’Oscar décroché par Ingrid Bergman pour son interprétation deviendra le symbole du pardon qui lui accorde l’industrie du cinéma.

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[Film] « Eve » de Joseph L. Mankiewicz (1950)

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  • Titre original : All about Eve
  • Année : 1950
  • Pays: Etats-Unis
  • Genre : Drame
  • Réalisation : Joseph L. Mankiewicz
  • Scénario : Joseph L. Mankiewicz, Erich Kästner, Mary Orr
  • Producteur(s) : Darryl F. Zanuck
  • Production : Twentieth Century Fox
  • Interprétation : Bette Davis (Margo Channing), Anne Baxter (Eve Harrington), George Sanders (Addison DeWitt), Celeste Holm (Karen Richards), Gary Merrill (Bill), Hugh Marlowe (Lloyd Richards), Barbara Bates (Phoebe), Marilyn Monroe (Miss Caswell)…
  • Durée : 2h08

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Avis

★★★★★

___Tiré de la nouvelle « The Wisdom of Eve » de Mary Orr, parue en 1946, « Eve » s’inscrit dans une série de films décrivant la face sombre de Hollywood. Un thème qui inspire alors un grand nombre de réalisateurs (« Boulevard du Crépuscule » de Billy Wilder (1950), « Les ensorcelés » de Vincente Minnelli (1952) ou encore « Chantons sous la pluie » (1952) pour ne citer que ces trois-là). Avec ce long-métrage, Mankiewicz nous livre une vision désenchantée et cynique du show-business, bien loin des clichés et de la représentation idyllique largement véhiculée par les médias. « Eve » nous plonge dans les coulisses de ce spectacle vivant permanent et où les stars, dépourvus de leurs artifices, révèlent leur vraie nature. Le film traite ainsi de l’ambition destructrice ainsi que des manipulations et des luttes intestines qui se déroulent en coulisse pour décrocher un rôle. Il évoque avec brio la superficialité de ce monde de carton-pâte et l’hypocrisie omniprésente de ceux qui le composent.

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« Attachez vos ceintures, la soirée va être mouvementée! » – Célèbre réplique de Margo (Bette Davis) avant la soirée d’anniversaire de Bill

___Après avoir connu le succès, Margo Channing (Bette Davis) est désormais une vedette sur le déclin. Une étoile de Broadway qui voit au fil des années son éclat pâlir à mesure que sa jeunesse se fane. Blasée par la célébrité, insupportable avec son entourage, elle tient le premier rôle dans la dernière pièce de son ami, Lloyd Richards, et mise en scène par son fiancé, Bill Sampson.

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Un soir, à la fin d’une représentation, Margo voit débarquer dans sa loge une de ses jeunes admiratrices, une dénommée Eve Harrington (Anne Baxter). La jeune inconnue, qui ne loupe aucune de ses apparitions sur scène, semble très impressionnée de se trouver ainsi face à face avec son idole. Margo, d’abord amusée par la timidité et la naïveté de la jeune provinciale ne tarde pas à se laisser émouvoir par son récit tire-larme et décide de la prendre sous son aile. Eve devient bientôt son assistante dévouée, s’acquittant de ses tâches avec le plus grand zèle. Faisant preuve d’un investissement total à sa fonction, elle semble particulièrement désireuse de se rendre indispensable à l’actrice qui commence peu à peu à voir d’un mauvais oeil l’intrusion toujours plus grande dans son quotidien et son intimité.

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Sous ses airs de jeune oie blanche inoffensive, Eve est en réalité une jeune louve aux dents longues, qui rêve de brûler les planches et de goûter à l’ivresse que procurent les applaudissements du public en délire. Une ambition chevillée au corps qu’elle prend soin de dissimuler sous une modestie feinte. Désireuse d’aider la jeune femme à s’affirmer et à faire ses premiers pas de comédienne, Karen Richards (l’épouse du dramaturge à l’origine de la pièce dans laquelle joue Margo), fera finalement les frais de l’arrivisme de sa protégée. Après avoir introduit la jeune débutante auprès de son idole, elle lui obtient le rôle de doublure et deviendra la victime de ses manipulations, ne réalisant que trop tardivement comment Eve s’est en réalité servie d’elle et des conséquences de ses agissements sur la carrière de Margo.

___Composée à partir d’une série de retours en arrière, la narration du film se révèle d’une redoutable efficacité. Racontée par les principaux témoins de son ascension, la figure de Eve devient un personnage en perpétuelle construction, aussi bien à travers le regard de ceux qui assistent à sa consécration que par les yeux du spectateur qui découvre les coulisses de son ascension spectaculaire. Il y a d’abord ce que la mise en scène d’introduction nous laisse paraître des personnages, et ce qu’on l’on découvre à travers le récit croisé des témoins, qui bouleverse complètement notre rapport à cette même séquence. Car à mesure qu’Eve progresse dans son escalade sociale, les indices révélant sa véritable nature s’accumulent à travers différentes scènes clés. On pense par exemple à celle où Margo surprend la jeune femme en train de se mirer dans la glace, portant devant elle la robe de scène de son idole. Ou celle, mythique, de la soirée d’anniversaire de Bill au cours de laquelle, assise sur les marches de l’escalier, elle se livre à un remarquable soliloque où elle évoque son désir ardent de connaître l’admiration et les applaudissements du public.

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Pour parvenir à ses fins, elle n’hésite pas à manipuler l’entourage de Margo et multiplie les combines. Elle rallie à sa cause Addison De Witt (George Sanders), un critique influent mais sans scrupules dont elle fera l’erreur de sous-estimer les capacités d’analyse et de nuisances. Ce dernier observe à distance et de son oeil cynique les manigances d’Eve. Il est avec Birdie (la dame de compagnie de Margo), l’un des seuls à voir d’emblée clair dans le jeu et les intentions de la jeune femme et à percer à jour son arrivisme forcené.

eve-dewitt2___Car Eve ne réserve pas ses talents de comédienne aux planches. Pour cette jeune femme avide de gloire, la vie réelle est une vaste scène sur laquelle elle peut à chaque instant exercer l’étendue de ses talents d’actrice. L’aplomb et le sang-froid avec lesquels elle débite ses mensonges et la grande habileté avec laquelle elle parvient à duper son monde constituent autant de preuves tangibles pour le spectateur de ses dispositions et de sa plasticité à se fondre dans le personnage qu’elle s’est créé de toutes pièces. Eve aborde l’existence comme une scène de théâtre, jouant la comédie sur les planches comme dans la vie réelle. De ce constat surgit la question centrale du film : qu’y-a-t-il derrière le personnage qu’elle interprète ? N’est-on face qu’à une simple illusion, à une enveloppe vide sans substance ? Posé ainsi, le film de Mankiewicz semble résonner comme une redoutable mise en garde contre le risque d’aliénation qui accompagne l’obsession de la réussite et la course effrénée vers le succès. A force de mensonges, Eve s’est enfermée dans son rôle. Elle ne vit qu’à travers ses fictions, prisonnière de son personnage. Si elle est parvenue à dépasser le statut de simple « doublure » de Margo, elle n’en reste pas moins une image artificielle, un reflet inconsistant, un travestissement du réel. Elle s’est perdue dans sa propre contemplation, dans une projection idéalisée d’elle-même qui n’existe qu’à travers le regard des autres et du public. Alors qu’elle touche enfin la consécration, son masque de duplicité se fend. Seule dans sa chambre d’hôtel, elle erre tel un spectre qui a sacrifié son âme et son identité sur l’autel du succès. A contrario, Margo suivra la trajectoire inverse, parvenant à rompre avec son double fictionnel pour prendre sa vie en mains en tant que femme et non plus comme simple actrice. Finalement éclipsée par l’ambitieuse Eve qui lui ravit le trophée de la meilleure comédienne, sa défaite en tant qu’actrice signe une victoire bien plus importante pour Margo : celle du triomphe de la personnalité et de la sincérité sur l’imposture et les faux-semblants.

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___Si le film de Mankiewicz se focalise sur le milieu du théâtre, on devine que la critique sous-jacente est en fait plus générale, ciblant en réalité toute une industrie du spectacle, cette usine à rêves qui propulse de jeunes gens au sommet aussi rapidement qu’elle brise des carrières (et des vies). Rongée par ses angoisses, Margo traverse une véritable crise existentielle et appréhende l’avenir. A quarante ans, elle sait que ses plus belles années se trouvent désormais derrière elle et qu’elle ne pourra pas éternellement camper des rôles de jeunes beautés. Elle s’inquiète pour la pérennité de sa carrière et redoute de voir son fiancé (un metteur en scène de huit ans son cadet) la quitter pour une femme plus jeune qu’elle. Se trouvant à un tournant de son existence, elle craint de découvrir que derrière l’image qu’elle s’est forgée au cours de sa carrière de comédienne, ne reste en réalité plus qu’une coquille vide, sans attraits ni réelle identité. D’abord agacé par sa conduite, le spectateur finit par se rallier à sa cause. On comprend peu à peu que derrière les caprices et les excès de la star se cache la peur dévorante de sombrer dans l’oubli.

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Le personnage impitoyable de DeWitt symbolise, pour sa part, parfaitement le rôle de la critique qui a entre ses mains le sort de chaque spectacle et de chaque artiste. Lorsque Eve s’apprête à faire ses preuves, elle s’est d’abord assurée de la présence des chroniqueurs les plus influents du milieu, et dont la faveur est indispensable pour faire décoller sa carrière. DeWitt ne manquera pas de le lui rappeler à la fin du film ; alors qu’Eve essaie de se jouer de lui et d’échapper à son emprise, il la remet rapidement à sa place. Après l’avoir confronté à ses mensonges et à ses bassesses, il lui fait remarquer que la jeune comédienne reste une de ses « créatures » et lui, le maître marionnettiste qui tire les ficelles.

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Porté par des dialogues pétillants d’intelligence et plein d’ironie amère, le film met donc en scène l’opportunisme sans vergogne et les rivalités qui animent de jeunes gens prêts à tout pour se frayer un chemin dans le monde du théâtre. Outre le duo principal formé par Bette Davis et Anne Baxter qui livrent ici une prestation sans fausse note, « All about Eve » mérite également qu’on s’y arrête pour assister à la performance de l’incandescente Marilyn Monroe qui y tient un de ses tous premiers rôles.

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Acclamé par la critique lors de sa sortie, « All About Eve » fut nommé pour 14 Oscars et en remporta 6, dont celui du meilleur film. Il reste à ce jour considéré à juste titre comme l’un des meilleurs films américains de tous les temps. Un classique indétrônable dont les nombreuses qualités ont largement démontré son statut de chef-d’œuvre du cinéma.

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« Broadway Limited, tome 1: Un dîner avec Cary Grant » de Malika Ferdjoukh

Quatrième de couverture

Normalement, Jocelyn n’aurait pas dû obtenir une chambre à la Pension Giboulée. Mrs Merle, la propriétaire, est formelle : cette respectable pension new-yorkaise n n’accepte aucun garçon, même avec un joli nom français comme Jocelyn Brouillard. Pourtant, grâce à son talent de pianiste, grâce, aussi, à un petit mensonge et à un ingrédient miraculeux qu’il transporte sans le savoir dans sa malle, Jocelyn obtient l’autorisation de loger au sous-sol.Nous sommes en 1948, cela fait quelques heures à peine qu’il est à New York, il a le sentiment d’avoir débarqué dans une maison de fous. Et il doit garder la tête froide, car ici il n y a que des filles. Elles sont danseuses, apprenties comédiennes, toutes manquent d’argent et passent leur temps à courir les auditions. Chic a mangé tellement de soupe Campbell s à la tomate pour une publicité que la couleur rouge suffit à lui donner la nausée.Dido, malgré son jeune âge, a des problèmes avec le FBI. Manhattan est en proie à l’inquiétude depuis qu’elle a cinq ans. Toutes ces jeunes filles ont un secret, que même leurs meilleures amies ignorent. Surtout Hadley, la plus mystérieuse de toutes, qui ne danse plus alors qu’elle a autrefois dansé avec Fred Astaire, et vend chaque soir des allumettes au Social Platinium. Hadley, pour qui tout a basculé, par une nuit de neige dans un train.Un train nommé Broadway Limited. Le livre le plus étourdissant de Malika Ferdjoukh.

Mon résumé

___Suite à un rocambolesque malentendu sur fond de facétie linguistique, Jocelyn atterrit par erreur dans une pension réservée aux filles. Venu étudier la musicologie à Penhaligon College, le jeune français est finalement sauvé in-extremis par le potage aux asperges de sa mère. Les saveurs inégalables de la cuisine française (relevé d’une bonne dose d’amour maternel) ne tardent en effet pas à ensorceler l’intransigeante directrice (de son vraie nom Artemisia, alias le Dragon ou encore Cap’tain Bligh). Grâce à ses talents de musicien, Jo parvient ainsi à venir à bout des dernières résistances du Dragon qui lui accorde finalement un prix sur la chambre en échange de quelques sérénades hebdomadaires au piano.

___Seule figure masculine dans ce tourbillon de féminité, Jo ne tarde pourtant pas à être rapidement adopté par les pensionnaires (y compris par Mae West, Betty Grable et N°5 (respectivement les deux chats et le chien de la résidence)),

___Entre ces jeunes filles animées par les rêves de gloire et le jeune français, c’est un véritable choc des cultures qui s’opère ! Pendant que Jo goûte à de nouvelles expériences, fait le mur pour assister clandestinement à des représentations théâtrales, découvre pizzas, purée en flocons et Kleenex… les pensionnaires courent les auditions et enchaînent petits boulots, rêvant désespérément de se faire un nom dans le milieu.

___Alors que chacune tente de percer dans son domaine de prédilection, elles doivent en outre composer avec des vies personnelles et sentimentales souvent compliquées. Page est ainsi engagée dans une relation tumultueuse avec un célèbre critique qui a le double de son âge, Manhattan part sur les traces de ses origines, comptant sur l’aide d’un détective privé pour enfin trouver des réponses à ses questions, quant à Hadley, après avoir autrefois dansé avec Fred Astaire, elle a été contrainte de tout quitter pour veiller sur son neveu.

___Et puis il y a toutes les autres : l’engagée Dido, Chic, Ursula… autant de vies et de destins qui se croisent jour après jour dans les couloirs de la pension Giboulé ou ses alentours.

  • Mon opinion

___Près de dix ans après avoir découvert Malika Ferdjoukh par le biais de sa saga à succès « Quatre soeurs », la parution de « Broadway limited », son dernier roman, est l’occasion pour moi de renouer avec la plume de l’écrivain. Du haut de mes 24 ans et malgré les années écoulées, ces retrouvailles avec l’auteure qui berça mon adolescence sont une vraie réussite !

Malika Ferdjoukh

___Premier tome d’un dyptique en devenir, « Un dîner avec Cary Grant » est en effet un roman délicieux et envoûtant, dans lequel la magie opère dès les premières pages. Pour les nostalgiques de l’âge d’or d’Hollywood (ou simplement pour quiconque, comme moi, a déjà eu l’occasion de lire étant plus jeune un des livres de l’auteure), c’est en outre un roman d’une grande puissance évocatrice et à la saveur d’une véritable madeleine de Proust. Car l’une des particularités de Malika Ferdjoukh, c’est indéniablement son étonnante capacité à créer des atmosphères uniques et des ambiances incroyables dont elle seule a le secret. Ce nouveau roman ne déroge pas à la règle. Dès les premières pages, l’auteure met en effet en place une atmosphère ensorcelante, crépitante de jazz et saturée de références aux années 40, qui nous projette avec brio dans cet âge d’or de Broadway !

___Avec « Broadway Limited », on retrouve donc avec plaisir les ingrédients qui font le succès et la marque de fabrique des romans de Malika Ferdjoukh. A l’instar de la petite bulle hors du temps formée par la Vill’Hervé et ses habitantes dans sa précédente saga « Quatre soeurs », la pension Giboulée et ses résidents forment ainsi une petite communauté particulièrement attachante. Une fois encore, Malika Ferdjoukh insuffle à son intrigue et à ses personnages ce petit supplément d’âme qui rend son oeuvre si unique et son univers si envoûtant.

___Rapidement, le récit se ramifie en de multiples intrigues secondaires au cours desquelles se croisent les nombreux protagonistes. D’autres personnages ne tardent pas à venir se greffer à ce microcosme (à l’image de l’originale et engagée Dido), ouvrant de nouvelles perspectives et mettant en lumière d’autres facettes, plus sombres, de cet American Dream.

Fred Astaire

___Saupoudrant son histoire de multiples rebondissements et révélations, l’auteure lève peu à peu le voile sur le passé de ses personnages, établit des connexions parfois insoupçonnées entre certains d’entre-eux et justifie bientôt le titre de ce dyptique, « Broadway limited ». Histoires d’amour, secrets, quête d’identité… les thématiques et les registres se mêlent harmonieusement dans ce roman choral riche en émotions ! Avec une verve sans égale, l’auteure nous régale en outre d’un florilège de jeux de mots en tous genres, de réparties délicieuses et de dialogues soigneusement fignolés, où les traits d’esprit ricochent à chaque page. Portée par une écriture luxuriante et immersive, Malika Ferdjoukh signe une oeuvre foisonnante de références éclectiques, allant de Shakespeare à Fred Astaire, mâtinant astucieusement une intrigue d’une redoutable efficacité.

Clark Gable

___Avec ce roman mené tambour-battant, elle nous ouvre ainsi les portes d’un monde à part et palpitant où se côtoient vedettes confirmées, divas cabotines et capricieuses, et artistes en mal de reconnaissance. A côté des Clark Gable, Brando Marlon Marlon Brando ou Sarah Vaughan, on y croise ainsi des musiciens désargentés, des aspirantes comédiennes rêvant de brûler les planches, des danseuses en mal de reconnaissance jouant les cigarettes girl, ou encore des jeunes premières rêvant de voir leur nom en tête d’affiche (mais qui doivent pour l’heure se cantonner à des rôles publicitaires)… Pour tous ces artistes en herbe, le chemin jusqu’aux étoiles se révèle donc semé d’embûches et de désillusions en tous genres. S’ils veulent toucher leurs rêves du doigt, nos jeunes prodiges devront ainsi redoubler d’effort et de persévérance.

___Parmi cette foule de prétendants en quête de gloire, certains noms marqueront de leur empreinte l’histoire de Hollywood, telles que la jeune Grace Kelly ou encore Allen S. Königsberg (futur Woody Allen). Maîtrisant son sujet sur le bout des doigts, Malika Ferdjoukh nous abreuve de musiques, de films et de célébrités emblématiques de cette époque. Facétieuse et inspirée, elle pousse l’audace jusqu’à faire apparaître dans son récit d’authentiques personnages de fiction, tels que Margo Channing et Addison de Witt (issus du film culte « All about Eve » de Mankiewicz !). Ainsi, les fins connaisseurs se régaleront à n’en pas douter de la profusion et de la précision des références, tandis que les plus jeunes pourront s’ils le souhaitent partir à la découverte des noms célèbres et des oeuvres évoqués dans le récit.

Grace Kelly âgée de 18 ans (1947)

___L’atmosphère pénétrante et l’écriture saturée de références ne sont pourtant pas le seul attrait de ce roman étoffée de près de 600 pages. Au-delà de ses personnages au capital sympathie considérable et de leurs trajectoires aussi diverses que passionnantes à suivre, Malika Ferdjoukh nous livre avant tout une intrigue parfaitement orchestrée et remarquablement intelligente, qui évite avec brio les facilités scénaristiques et les écueils habituels de la littérature jeunesse.

___Ainsi, à côté de la veine purement divertissante du récit, Malika Ferdjoukh donne également un remarquable coup de projecteur sur les événements marquants de cette période de l’Histoire. Un regard retrospectif comme pour mieux interroger notre présent et qui confère au récit une profondeur inédite.

Woody Allen en 1953

___A peine arrivé, Jo ne tarde pas à mesurer le décalage entre l’image que les Américains ont de sa ville d’origine (Pareee) et la situation réelle depuis la fin de la guerre. A l’image de notre jeune héros, hanté par les réminiscences d’un passé sombre aux relents douloureux, il flotte (même dans l’air étourdissant de Broadway!), une tension permanente. Car cet âge d’or Hollywoodien est paradoxalement aussi une période trouble sur le plan social et géopolitique. Entre Guerre Froide, chasse aux sorcières et ségrégation raciale, il ne fait pas bon vivre pour tout le monde au pays de l’Oncle Sam.

___Avec « Broadway Limited », Malika Ferdjoukh signe donc une intrigue divertissante et accrocheuse dont l’aboutissement et la maturité séduiront à coup sûr les lecteurs même les plus âgés. Une vraie pépite, à découvrir absolument !

Avec ce premier tome d’un dyptique en devenir, l’auteure de la saga « Quatre soeurs » confirme son statut d’écrivain fédérateur, capable d’atteindre toutes les catégories de lecteurs, indépendamment de leur âge. Véritable déclaration d’amour au cinéma, à la musique et au théâtre des années 40, l’écrivain rend en outre avec ce nouveau roman un hommage appuyé à l’âge d’or Hollywoodien.

Porté par une écriture luxuriante et immersive, elle signe un récit d’une redoutable efficacité qui nous projette avec brio au coeur de l’âge d’or de Broadway. Dans ce roman choral alternant autant de narrations que de fils conducteurs, Malika Ferdjoukh enfile les références comme des perles, et brode une intrigue palpitante (au rythme de chapitres aux titres évocateurs des standards de l’époque), et pleine de surprises.

Bâtissant un véritable microcosme autour de ses personnages, elle les enveloppe dans une atmosphère envoutante et pénétrante dont elle seule a le secret. Cette galerie de personnages étoffée et attachante porte à bout de bras cette histoire aussi prenante que remarquablement rythmée, au cours de laquelle se croisent et se rejoignent de multiples intrigues secondaires. Malika Ferdjoukh met ainsi tout son talent au service d’une intrigue intelligente et remarquablement menée.

Un roman choral sans fausse note, à découvrir absolument !

Je remercie chaleureusement l’Ecole des loisirs pour ce vrai bijou! 🙂

  • Bonus

___Afin de prolonger encore un peu plus longtemps la magie du roman (et parce que je me suis dit que ça intéresserait sûrement les lecteurs les plus curieux ;), je conclue cet article avec un aparté culturel sous la forme d’un petit tour d’horizon des titres de chansons/films/livres évoqués par Malika Ferdjoukh dans son livre.

___Durant ma lecture, j’ai en effet tenté de répertorier le nombre (quasi-indécent !) de références culturelles glissées par l’auteure tout au long du roman. Je ne garantis donc pas avec certitude l’exhaustivité de la liste ci-dessous. Vos remarques et contributions en tous genres sont d’ailleurs les bienvenues pour la compléter si besoin ! 🙂

Musiques

(Comme il existe de très nombreuses versions de ces standards, j’ai mis le nom de l’interprète correspondant au lien de la vidéo à laquelle vous pouvez accéder en cliquant sur l’icône )

  • ·         « Rêve d’amour » – Liszt
  •       · « La tartine de beurre » – Mozart
  • ·         « Meet Me In St. Louis” – Judy Garland
  • ·         “Maple Leaf Rag” – Scott Joplin
  • ·         “Pineapple Rag” – Scott Joplin
  • ·         “Walking the Dog” – Gershwin
  • ·         “Tuxedo Junction” – Glenn Miller
  • ·         “Frenesi” – Artie Shaw
  • ·         « Why Was I Born? »
  • ·         “Moonlight Serenade” – Glenn Miller
  • ·         “Stormy weather” – Ethel Waters
  • ·         “Chattanooga Choo Choo” – Glenn Miller
  • ·         “Bye bye Blues”
  • ·         “Mister Gallagher and Mister Shean”
  • ·         “Temptation”
  • ·         “Body And Soul”
  • ·         “Strange Fruit” – Billie Holiday
  • ·         “April in Paris”
  • ·         “Lulu’s Back In Town”
  • ·         “Back Bay Shuffle” – Artie Shaw
  • ·         “Poinciana” – Glenn Miller 
  • ·         “We’re in the Money” 
  • ·         “Bésame mucho” – Artie Shaw 
  • ·         “Pennsylvania Six-Five Thousand” – Glenn Miller 
  • ·         “Begin The Beguine” – Artie Shaw 
  • ·         “Puttin On The Ritz” – Fred Astaire 
  • ·         “Dr. Livingstone, I presume” – Artie Shaw
  • ·         “Don’t Fall Asleep” – Artie Shaw 
  • ·         “Ten Cents a Dance” – Ruth Etting
  • ·         “Little White Lies – Tommy Dorsey
  • ·         “Black Coffee” – Sarah Vaughan
  • ·         “It Goes to Your Feet” – Artie Shaw
  • ·         “Marinella” – Tino Rossi
  • ·         « You must have been a beautiful baby » – Bing Crosby
  • ·         “Traffic jam” – Artie Shaw 
  • ·         “Perfidia” – Glenn Miller
  • ·         “Out of Nowhere” – Johnny Green
  • ·         « Winter Wonderland » – Louis Armstrong
  • ·         “Creole rhapsody” – Duke Ellington 
  • ·         “One For My Baby” – Frank Sinatra
  • ·         “You Are My Lucky Star »
  • ·         “Yankee Doodle Dandy” 
  • ·         “When winter comes” – Artie Shaw
  • ·         “Let’s Put Out the Lights” – Jane Russell
  • ·         “Moonglow” – Billie Holiday
  • ·         “ »Smoke! Smoke! Smoke! (That Cigarette)” – Tex Williams
  • ·         “Take Your Shoes Off, Baby” – Artie Shaw
  • ·         “Feeling High And Happy” – Benny Goodman
  • ·         “Heartaches” – Ted Weems
  • ·         “Sweet Leilani” – Bing Crosby
  •      · “The Lullaby of Broadway”

Films

  • ·         « Le Grand sommeil » (« The Big Sleep ») réalisé par Howard Hawks (1946)
  • ·         « Un Tramway nommé désir » (« A Streetcar Named Desire ») réalisé par Elia Kazan (1951)
  • ·         « La Corde » (« Rope ») réalisé par Alfred Hitchcock (1948)
  • ·         « Eve » (« All about Eve ») réalisé par Joseph L. Mankiewicz (1950)
  • ·         “O toi ma charmante” (“You Were Never Lovelier”) réalisé par William A. Seiter (1942)
  • ·         « Coeurs brûlés » (« Morocco ») réalisé par Josef von Sternberg (1930)
  • ·         Comédie musicale : « Broadway Melody » réalisé par Norman Taurog (1940)
  • ·         « Antoine et Antoinette » réalisé par Jacques Becker (1947)
  • ·         « Le Garçon aux cheveux verts » (« The Boy with green Hair”) réalisé par Joseph Losey (1948)
  • ·         « La Chevauchée fantastique » (« Stagecoach ») réalisé par John Ford (1939)
  • ·         « L’Exilé » (« The Exile ») réalisé par Max Ophüls (1947)
  • ·         « Le Trésor de la Sierra Madre » (« The Treasure of the Sierra Madre ») réalisé par John Huston (1948)
  • ·         « L’Aventure de Mme Muir » (« The Ghost and Mrs Muir ») réalisé par Joseph L. Mankiewicz (1947)
  • ·         « Ma bonne amie Irma » (« My Friend Irma ») réalisé par George Marshall (1949)
  • ·         « La Blonde framboise » (« The Strawberry Blonde ») réalisé par Raoul Walsh (1941)
  • ·         « Frankenstein » réalisé par James Whale (1931)
  •        « L’amour vient en dansant » réalisé par Sidney Lanfield (1947) : une référence à la scène du bracelet (repérée par l’oeil affûté de Marion 🙂

Théâtre

  • ·         “Present Laughter” de Noël Coward (1939)
  • ·         “Private Lives » de Noël Coward (1930)
  • ·         « Mister Roberts » de Thomas Heggen (1948)
  • ·         « Les Mains sales » de Jean-Paul Sartre
  • « Good Night, Bassington » : une pièce qui existe dans la fiction! Elle est tirée du film « Sérénade à trois » (« Design for living ») réalisé par Ernst Lubitsch (1933). Dans le film, il s’agit d’une pièce écrite par Thomas B. Chambers (interprété par Fredric March) (merci beaucoup à Thomas B. pour ces infos 😉

Livres

  • ·         « Histoire de Tom Jones, enfant trouvé » de Henry Fielding
  • ·         « Oncle Vania » ; « Les Trois Soeurs » ; « La Mouette » ; « La Cerisaie » de Anton Tchekhov
  • ·         « Forever Amber » de Kathleen Winsor
  • ·         « Histoires de fantômes » d’Ambrose Bierce
  • ·         « L’allumeur de réverbères » de Maria S. Cummins